Khady Thiam, alias « Dabish Pro », a été interpellée par la Division spéciale de la cybercriminalité après avoir publié les photos et coordonnées de clientes sur Facebook. Une pratique qu’elle justifie par les clauses de ses contrats de tontine, mais qui a suscité l’indignation générale et des poursuites judiciaires.
L’affaire fait grand bruit sur les réseaux sociaux et vient de connaître un tournant judiciaire. Khady Thiam, plus connue sous le pseudonyme de « Dabish Pro », a été arrêtée par la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC), à la suite d’un signalement déposé par la Commission des données personnelles (CDP). En cause : la publication de photos et de numéros de téléphone de certaines de ses clientes, jugées comme « mauvaises payeuses », sur la plateforme Facebook.
Ces publications, liées à des tontines appelées « iPhone », ont exposé plusieurs femmes à de graves conséquences. Selon les révélations du journal Libération, qui a suivi l’affaire, l’une des victimes a rapporté avoir reçu des propositions indécentes après la diffusion de ses informations personnelles. Le tollé engendré sur internet s’est accompagné de répercussions dramatiques dans sa vie privée, notamment une rupture de communication avec son mari.
Face aux enquêteurs, Khady Thiam a tenté de justifier ses agissements en invoquant une clause surprenante figurant à l’article 5 des contrats qu’elle faisait signer à ses clientes. Elle y stipule que « les parties peuvent aussi se permettre de ternir l’image de l’autre sur les réseaux sociaux afin d’obtenir gain de cause ». Une clause qui, selon plusieurs spécialistes du droit, est manifestement illégale et sans valeur juridique.
Pour la CDP, cette affaire représente une violation flagrante des droits des personnes à la protection de leurs données personnelles et à leur vie privée. Des poursuites judiciaires ont été engagées, et l’enquête est toujours en cours.
L’affaire « Dabish Pro » relance le débat sur la régulation des tontines numériques et sur la protection des données personnelles au Sénégal. Elle met en lumière les dérives de certaines pratiques commerciales sur les réseaux sociaux et l’urgence de mieux encadrer ces nouvelles formes de transactions informelles.