Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, dans ses récentes déclarations à l’Agence France-Presse (AFP) et à France 2, a mis en lumière une nouvelle orientation diplomatique pour le Sénégal : la révision de la présence militaire étrangère sur son sol. Bien que la France demeure un partenaire stratégique pour le Sénégal, le chef de l’État a insisté sur le fait que le pays doit se libérer de l’empreinte militaire coloniale pour préserver sa souveraineté.
« Le Sénégal est un pays indépendant, un pays souverain », a affirmé Bassirou Diomaye Faye. Ces mots marquent un tournant important pour le pays, qui souhaite désormais réajuster ses relations avec l’ancienne puissance coloniale. Selon le président, la souveraineté nationale du Sénégal ne peut coexister avec la présence de bases militaires étrangères. En particulier, les bases militaires françaises, qui ont longtemps été un symbole de l’influence coloniale, ne sont plus compatibles avec la vision de l’État sénégalais.
Cependant, Faye a précisé que ce changement de cap ne signifie pas une rupture totale avec la France. Le Sénégal, bien qu’il cherche à limiter l’influence militaire étrangère, entend poursuivre une coopération équilibrée avec la France, notamment dans les domaines économiques, éducatifs et culturels. Il a évoqué la nécessité d’un « partenariat rénové » qui respecterait la souveraineté et l’indépendance du pays tout en tirant parti des investissements et des échanges économiques mutuellement bénéfiques.
Cette prise de position intervient dans un contexte où plusieurs pays africains ont réorienté leurs alliances, notamment en cherchant des relations plus diversifiées. Le président Faye a d’ailleurs souligné l’importance de la diversification des partenariats stratégiques du Sénégal, mentionnant que des pays comme la Chine, la Turquie et les États-Unis, qui entretiennent des relations solides avec le Sénégal, ne recourent pas à des bases militaires sur le sol sénégalais. Cette ouverture vers de nouveaux partenaires traduit une volonté du Sénégal d’élargir son horizon diplomatique tout en protégeant ses intérêts nationaux.
En matière de défense, le président Faye a annoncé une refonte de la politique de coopération militaire du Sénégal. Celle-ci aura pour objectif de garantir la sécurité du pays tout en préservant son indépendance vis-à-vis des influences extérieures. En effet, la présence de forces militaires étrangères, si elle peut être utile dans un contexte de lutte contre le terrorisme et les menaces sécuritaires, ne doit pas empiéter sur la souveraineté du Sénégal.
Sur le plan de la réconciliation historique, Bassirou Diomaye Faye a salué la reconnaissance par la France du massacre de Thiaroye, survenu en 1944, un événement où des tirailleurs sénégalais furent tués après leur retour de France. Cette reconnaissance, selon lui, constitue un geste symbolique fort en direction de la réconciliation entre les deux pays, marquant un pas vers un partenariat renouvelé et débarrassé des traumatismes du passé.
En définitive, le Sénégal cherche à construire des relations internationales fondées sur la coopération économique, culturelle et diplomatique, tout en préservant son autonomie stratégique et sa souveraineté nationale.