Une enquête de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a révélé des mouvements financiers anormaux d’une ampleur exceptionnelle autour de la société Okapi Sénégal Suarl, avec plus de 47 milliards de Fcfa déposés et transférés dans des conditions jugées suspectes.
Des dépôts suspects avant même le début officiel des activités
Entre juin 2021 et avril 2022, un total de 20,7 milliards Fcfa a transité par un compte bancaire de l’entreprise, avant même le démarrage officiel de ses activités déclarées. Ces fonds ont été déposés principalement par quatre individus (I. Dia, G. Tine, S. Diallo, M. Gueye) n’ayant aucun lien connu avec la société, selon le rapport de la CENTIF.
Les enquêteurs relèvent des dépôts fractionnés répétés, une méthode souvent utilisée pour dissimuler des opérations de blanchiment d’argent. Interrogée, Okapi Sénégal Suarl a évoqué une activité d’intermédiation, sans disposer de l’agrément légal requis, ce qui constitue une violation grave de la réglementation financière.
Des transferts opaques vers des entités inconnues
La société aurait ensuite transféré 26,4 milliards Fcfa vers plusieurs entités hors de son réseau bancaire habituel, sans justification claire, renforçant les soupçons de blanchiment, fraude ou financement occulte.
Une information judiciaire ouverte
Saisie du dossier, le parquet financier a confié l’enquête au juge du 3e cabinet, dans le sillage d’un autre dossier impliquant la société Choice Forex et plusieurs opérateurs économiques influents. Des inculpations sont attendues dès lundi.
Un système parallèle sous surveillance
Cette affaire illustre une fois de plus l’ampleur du secteur financier informel, qui échappe au contrôle de l’État et met en péril la transparence économique du Sénégal. Le dossier Okapi pourrait ouvrir une série d’autres investigations sur des circuits clandestins de financement.