Lors de la première journée de la Semaine Climat organisée par Enda Énergie, Madame Khadija Mahécor Diouf, maire de la commune de Golf Sud, a livré une intervention remarquée lors du panel intitulé : « L’architecture institutionnelle des collectivités territoriales constitue-t-elle un atout pour l’action climatique locale ? »

Dans un ton franc et engagé, l’élue locale a interrogé la pertinence et l’efficacité de l’architecture institutionnelle actuelle pour répondre aux défis climatiques. Selon elle, l’Acte 3 de la décentralisation, bien qu’il ait consacré la territorialisation des politiques publiques, ne semble pas suffisant pour impulser une réelle dynamique climatique au niveau local.
« La question climatique pour moi semble être aujourd’hui une question d’élite, une question avec un flou juridique et surtout institutionnel qui freine l’appropriation par les communautés et surtout par les exécutifs locaux », a-t-elle affirmé.
Ce constat met en lumière la faible intégration de l’action climatique dans les politiques locales, malgré le transfert de compétences en matière d’environnement prévu par la réforme. Pour Khadija Mahécor Diouf, l’absence de clarté juridique, la multiplicité des acteurs et le manque de coordination entre échelles territoriales ralentissent l’engagement effectif des mairies dans la lutte contre les effets du changement climatique.
Cette prise de position rejoint plusieurs études récentes, notamment celles de l’Initiative pour la Transparence dans l’Action Climatique Locale (ITACL), qui soulignent que moins de 30 % des collectivités locales au Sénégal disposent de plans climat intégrés, et que peu d’entre elles ont les moyens humains et techniques pour mettre en œuvre des actions structurantes.
La maire de Golf Sud appelle ainsi à une réforme ambitieuse de la gouvernance climatique locale, qui clarifie les responsabilités, renforce les capacités des élus, et associe véritablement les communautés aux décisions.



