Le gouvernement sénégalais a réagi ce week-end aux informations diffusées dans certains médias étrangers faisant état d’une baisse de la valeur des obligations souveraines du Sénégal sur les marchés internationaux. Dans une note officielle du ministère des Finances et du Budget, les autorités ont tenu à rassurer, affirmant que cette fluctuation est liée à un audit volontairement engagé par l’État.
Ce mouvement de marché fait suite à un rapport émis par un analyste d’une grande banque internationale, qui a évoqué des incohérences dans les données de la dette publique. Mais pour le gouvernement, il ne s’agit ni d’un scandale, ni d’un signe d’instabilité.
« Il s’agit d’un processus d’assainissement et de transparence, initié par les autorités elles-mêmes », souligne le communiqué.
Un audit lancé après les observations de la Cour des comptes
L’affaire remonte au rapport de février 2025 de la Cour des comptes, qui avait relevé des écarts dans la gestion de la dette publique sur un échantillon restreint de prêteurs. En réponse, le gouvernement a décidé de mandater un cabinet international indépendant pour passer au crible l’ensemble de la dette contractée entre 2019 et 2024, auprès de tous les bailleurs.
Objectif : fiabiliser les données, corriger les écarts et renforcer la transparence budgétaire. Le travail d’audit est toujours en cours, et les chiffres actuels restent provisoires.
Selon les estimations du ministère, la dette de l’administration centrale s’établit à :
- 20 738 milliards FCFA à fin 2023 ;
- 23 563 milliards FCFA à fin 2024.
Pas de remise en cause de la stabilité macroéconomique
Le ministère des Finances rappelle que des échanges techniques sont en cours avec le FMI pour traiter une situation de « misreporting », c’est-à-dire des erreurs ou omissions dans les données transmises. Il précise que le pays reste mobilisé pour garantir sa crédibilité financière et préserver la stabilité macroéconomique.