À l’occasion de la Fête du Travail, le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID) a tenu un panel ce jeudi 1er mai sur le thème : « Le positionnement stratégique de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID) dans les politiques foncières et domaniales de l’État du Sénégal : enjeux et perspectives. »
Intervenant à cette tribune, Mame Boye Diao, ancien directeur général des Domaines, est revenu sur son expérience à la tête de cette institution, qu’il qualifie de « cauchemar ». « Très peu d’agents terminent leur carrière aux Domaines sans être convoqués par la gendarmerie », a-t-il confié, évoquant notamment sa propre convocation par la Division des investigations criminelles (DIC) dans l’affaire du tribunal de Pikine-Guédiawaye.
L’ancien DG a lancé un plaidoyer fort pour une meilleure protection des fonctionnaires de la DGID, estimant que les pratiques actuelles les exposent injustement :
« Tout ce qui se passe dans la politique foncière relève de la responsabilité du décisionnaire. Nous avons les compétences et les textes, mais ils ne sont pas appliqués. »
Prenant pour exemple l’affaire des 2 hectares destinés à une institution judiciaire, Diao a accusé une hiérarchie politique contradictoire :
« Le ministre me demande d’exécuter, je le fais, et ensuite on me demande des comptes sur les conséquences. C’est le ministre ou le Président qui donne l’ordre. »
Il a conclu en appelant le syndicat à jouer un rôle de médiation entre les agents et l’État pour clarifier les lignes de responsabilité :
« Le syndicat doit convaincre les décideurs de tracer un chemin clair pour les agents. »