Le dialogue national, lancé ce mercredi à Dakar, a révélé de profondes fissures au sein de l’Alliance pour la République (APR). En dépit de l’appel officiel au boycott édicté par Macky Sall, président du parti, plusieurs cadres influents ont brisé les rangs pour participer aux discussions nationales, invoquant leur devoir républicain.
Parmi eux, Abdoulaye Daouda Diallo, Matar Ba, Abdoulaye Saydou Sow et Benoît Sambou – tous anciens ministres et membres historiques de l’APR – ont pris part aux échanges.
« La République est au-dessus de tout », a lancé le maire de Kaffrine, remerciant au passage le président de la République de l’avoir convié aux concertations.
Le maire de Fatick, bastion politique de Macky Sall, a quant à lui déclaré ne plus faire partie du Secrétariat exécutif national de l’APR, tout en assumant sa présence au dialogue :
« Je prends acte de la position de l’APR, mais c’est une position que je ne partage pas. »
Abdoulaye Daouda Diallo, ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a souligné que :
« Les affaires de la République sont supérieures à toute autre considération. »
Rappelant que c’est Macky Sall lui-même qui avait décrété la date du dialogue avant son départ du pouvoir, les dissidents ont justifié leur présence par un engagement républicain et une volonté de contribuer à la consolidation démocratique du pays :
« Ce sont ces dialogues qui ont mené le Sénégal à toutes ces alternances », a ajouté Diallo.
Alors que Macky Sall s’est retiré au Maroc depuis la fin de son mandat, l’unité de l’APR semble vaciller, révélant un parti à la croisée des chemins.