Une intervention policière dans la nuit du 22 juin à la plage de Cambérène a déclenché une série d’événements encore entourés de zones d’ombre. Entre agression d’un policier, disparition inquiétante de deux jeunes hommes et troubles urbains, l’affaire suscite une vive émotion au sein des populations riveraines.
Selon le communiqué de la Police nationale, les faits ont débuté aux environs de 1h du matin, lorsqu’un agent de la 7e compagnie s’est présenté au commissariat de l’Unité 15 des Parcelles Assainies, affirmant avoir été agressé alors qu’il tentait d’intervenir pour stopper une bagarre à proximité de la plage de Cambérène. D’après ses déclarations, l’un des individus impliqués l’aurait aspergé de gaz lacrymogène avant de lui porter un coup de couteau dans le dos. L’agent, blessé, a été évacué par son père vers l’hôpital Principal. Un certificat médical fait état d’une incapacité temporaire de travail de 15 jours.
Une patrouille dépêchée sur les lieux a tenté de retrouver les suspects. Deux jeunes, supposés impliqués dans l’agression, ont pris la fuite en direction de la mer, selon les témoignages recueillis sur place. Les recherches lancées immédiatement ont été suspendues aux environs de 2h, faute de résultats.
Le jeudi 26 juin, une femme s’est rendue au commissariat pour signaler la disparition de son fils, aperçu pour la dernière fois dans la soirée du 21 juin. La photographie remise aux enquêteurs a été présentée à l’agent blessé, qui a reconnu une vague ressemblance avec l’un de ses agresseurs présumés, tout en précisant que les conditions de visibilité ne permettaient pas une identification formelle.
La tension est montée d’un cran le lundi 30 juin en fin de journée. Vers 18h, des jeunes ont manifesté leur colère en érigeant des barricades et en incendiant des pneus sur la VDN 3, à hauteur de la passerelle de Cambérène. Une intervention rapide des forces de l’ordre a permis de rétablir la circulation.
Derrière ces troubles à l’ordre public, des rumeurs persistantes font état de la découverte des corps des deux jeunes disparus. Certaines sources évoquaient même leur présence dans les morgues de l’hôpital Principal ou de Dalal Jamm. Des allégations aussitôt démenties par les responsables des établissements hospitaliers, qui affirment qu’« aucun corps sans vie par noyade n’a été réceptionné à ce jour ».
Cependant, deux corps sans vie ont bel et bien été retrouvés sur la plage de BCEAO. Ils ont été identifiés comme résidant dans la zone de Cambérène, mais pour l’instant, aucun lien formel n’a été établi avec les jeunes portés disparus dans la nuit du 22 juin.
L’enquête est toujours en cours. Les autorités appellent à la sérénité et assurent que tous les moyens sont mobilisés pour faire la lumière sur cette affaire qui secoue Cambérène.