Le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, s’est exprimé dimanche sur la plainte déposée contre le journaliste Bachir Fofana, accusé de diffamation à la suite de propos tenus sur le marché de véhicules attribué par le Parlement. C’était au micro de la RTS, dans l’émission Entretien avec.
Tout en affirmant ne pas souhaiter l’incarcération du journaliste, El Malick Ndiaye a justifié sa démarche par un souci de vérité et de crédibilité institutionnelle.
« Ce que votre confrère a fait, ce n’est pas de l’information. Il a parlé avec certitude, insinuant que l’Assemblée a attribué un marché à un homme d’affaires impliqué dans une tentative de corruption. C’est faux », a-t-il martelé.
Selon lui, de telles déclarations portent atteinte non seulement au Parlement, mais aussi à la justice. Il déplore le ton moqueur adopté par le journaliste dans sa chronique, qui aurait, selon lui, jeté le discrédit sur les institutions de la République.
« Le corporatisme ne doit pas couvrir les dérapages »
Très ferme dans sa position, El Malick Ndiaye estime que la liberté de la presse ne saurait exonérer d’un devoir de rigueur :
« Il faut faire du journalisme de façon déontologique. Le corporatisme ne doit pas empêcher de dire la vérité. »
Il a également dénoncé ce qu’il qualifie de deux poids deux mesures dans les réactions :
« Quand Pape Alé Niang était emprisonné ou quand Ousmane Sonko était empêché de se présenter, beaucoup sont restés silencieux. Aujourd’hui, dès qu’il s’agit d’un journaliste, on demande le retrait d’une plainte. Où étaient ces voix quand plus de 2 000 personnes étaient détenues ? »
« C’est au procureur de faire son travail »
Interrogé sur la suite de la procédure, le président de l’Assemblée nationale a précisé que le procureur s’est autosaisi, bien qu’il ait lui-même déposé plainte :
« La justice a aussi été diffamée. C’est à elle de faire son travail. Je ne lui souhaite pas la prison, mais la réparation. »
El Malick Ndiaye dit vouloir un débat public plus responsable, dans le respect des faits et des personnes. Il appelle à une pratique journalistique fondée sur l’éthique et la vérification, loin des insinuations infondées.