Lors l’ouverture du Forum Invest in Sénégal 2025 (FII Sénégal), tenu ce mardi à Dakar, le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a lancé un vibrant appel à une Renaissance africaine fondée sur la culture, la rigueur dans la gouvernance et une gestion responsable des ressources du continent.

Dans une intervention très attendue, le chef du gouvernement a affirmé que cette Renaissance ne doit plus se limiter aux discours :
« Elle doit devenir une réalité concrète, portée par les Africains eux-mêmes. »
Redonner du sens à l’histoire africaine
Ousmane Sonko a rappelé que toute Renaissance suppose un retour aux racines culturelles et une réappropriation du patrimoine historique du continent. Il a évoqué l’héritage de l’Égypte antique, des empires du Ghana et du Mali, invitant les Africains à reconstruire une mémoire collective forte fondée sur leurs propres repères.
Le Premier ministre a également insisté sur le rôle des langues africaines dans le développement du continent :
« Tant que nous continuerons à penser et à débattre dans des langues qui ne sont pas les nôtres, nous resterons limités dans notre capacité à exprimer nos réalités. »
Il a ainsi plaidé pour une valorisation des langues locales dans l’éducation, les politiques publiques et les échanges économiques, afin de renforcer la cohésion et la fierté africaine.
Une gouvernance et une économie responsables
Sur le plan économique, Ousmane Sonko a dénoncé le gaspillage des ressources naturelles et les failles de la gestion publique, malgré l’abondance des richesses africaines.
« Ce que d’autres pays font avec moins de ressources, nous devons pouvoir le faire avec plus », a-t-il déclaré.
Il a appelé à une gouvernance rigoureuse, à l’assainissement des finances publiques et à une meilleure allocation des dépenses vers des projets productifs. Pour lui, l’Afrique ne pourra émerger qu’en développant ses capacités d’industrialisation et de transformation locale.
Sécurité et cohésion : les piliers de la stabilité
Le Premier ministre a également abordé la sécurité comme condition essentielle au développement. Il a souligné que les conflits internes et régionaux freinent la croissance et fragilisent les États.
Selon lui, la stabilité politique, la cohésion sociale et la responsabilité des dirigeants sont indispensables pour construire une Afrique souveraine et prospère.
Un appel à la responsabilité collective
En conclusion, Ousmane Sonko a invité les Africains, leurs gouvernements et leurs partenaires à s’engager dans une action collective pour reprendre en main le destin du continent.
« Ce forum n’est pas seulement un lieu d’échanges économiques. C’est un espace pour repenser notre avenir, en nous appuyant sur nos atouts, nos valeurs et notre responsabilité collective », a-t-il conclu.
Son appel résonne comme une vision panafricaine assumée, plaçant la culture, la gouvernance et la conscience historique au cœur du développement africain.



