L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale sous le régime de Macky Sall, Mansour Faye, a été convoqué ce lundi 26 mai 2025 par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. L’actuel maire de la ville de Saint-Louis est mis en cause dans une affaire de détournement présumé de fonds publics, dans le cadre de la gestion des ressources allouées à la riposte contre la pandémie de Covid-19, via le programme Force Covid-19.
Selon les éléments versés au dossier, Mansour Faye est poursuivi pour des faits présumés de surfacturation de riz, dans le cadre de l’achat et de la distribution de vivres destinés aux populations vulnérables durant la crise sanitaire. Le montant évoqué dans cette affaire s’élève à 2,74 milliards de francs CFA, une somme qui suscite de vives interrogations sur la transparence dans la gestion de l’aide d’urgence.
Cette audition marque une nouvelle étape dans le traitement judiciaire de plusieurs dossiers issus du rapport de la Cour des comptes publié en décembre 2022. Ce rapport avait mis en lumière de nombreuses irrégularités dans la gestion du fonds Force Covid-19, estimé à plus de 1000 milliards de francs CFA.
Mansour Faye n’est pas le seul ancien membre du gouvernement visé. Avant lui, quatre autres ex-ministres du régime Sall ont été convoqués ou mis en accusation :
- Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel, et
- Aïssatou Sophie Gladima, ex-ministre des Mines, ont tous deux été placés en détention préventive.
- Ismaïla Madior Fall, ex-Garde des Sceaux, est quant à lui sous surveillance électronique, dans une affaire distincte liée à des soupçons de corruption.
- Ndèye Saly Diop Dieng, ex-ministre de la Femme, a été placée sous contrôle judiciaire après avoir versé une caution de 57 millions de FCFA.
Cette vague d’interpellations judiciaires s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’impunité et de la reddition des comptes, une priorité affichée du nouveau pouvoir dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, avec le soutien du Premier ministre Ousmane Sonko.
Les prochaines semaines seront décisives pour la suite de cette affaire, dans un contexte où l’opinion publique sénégalaise réclame une gestion plus rigoureuse des fonds publics et une justice indépendante.