Le député Guy Marius Sagna a déposé, ce mardi 15 avril 2025, une proposition de résolution à l’Assemblée nationale, réclamant la mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour des faits qu’il considère comme relevant de la haute trahison.
Dans ce document adressé à la représentation nationale, le parlementaire s’appuie sur l’article 101 de la Constitution du Sénégal ainsi que sur la loi organique relative à la Haute Cour de justice pour engager la procédure contre l’ex-chef de l’État.
Une dette de plus de 2 500 milliards contractée sans cadre légal
Selon le député affilié au parti Pastef, Macky Sall aurait contracté une dette extérieure dépassant les 2 500 milliards de francs CFA sans respecter les procédures légales : ni autorisation parlementaire, ni inscription dans les lois de finances. Un acte qu’il qualifie de violation grave du principe de séparation des pouvoirs et de mise en danger des équilibres budgétaires du pays.
Des irrégularités dans la gestion des comptes publics
Guy Marius Sagna pointe également un usage irrégulier de comptes au Trésor public, pour des montants équivalents, ainsi qu’une dissimulation du déficit budgétaire réel. Il avance que la dette publique aurait atteint près de 100 % du PIB, un niveau jugé insoutenable par les standards internationaux de viabilité financière.
« Ces actes relèvent d’une politique de gouvernance dissimulatrice, contraire aux principes de transparence, de reddition des comptes et de bonne gouvernance », dénonce le député dans son exposé des motifs.
Vers une saisine de la Haute Cour de justice ?
La proposition de résolution vise à saisir la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger un ancien président de la République pour haute trahison, conformément à la Constitution sénégalaise. Pour que la procédure aboutisse, il faudra toutefois l’approbation d’une majorité qualifiée des députés.
Cette initiative intervient dans un contexte de forte pression citoyenne sur la nécessité de rendre des comptes sur la gestion passée des finances publiques. Elle pourrait ouvrir un débat de fond sur la transparence budgétaire et la responsabilité des anciens dirigeants.