Sisko L’ancien ministre de la Justice, professeur Ismaïla Madior Fall, a été inculpé ce mardi 20 mai 2025 par la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. À l’issue de son audition, il a été placé sous bracelet électronique et assigné à résidence dans le cadre d’une enquête portant sur une affaire présumée de tentative de corruption et de détournement de deniers publics.
Le dossier concerne l’attribution d’un marché public pour la construction d’un centre de surveillance par bracelets électroniques, une initiative introduite sous son mandat. L’ancien garde des Sceaux est soupçonné d’avoir usé de sa position pour favoriser certains opérateurs économiques en échange de contreparties financières.
Selon les premières révélations issues de l’enquête, Cheikh Guèye, un entrepreneur et plaignant dans cette affaire, a affirmé qu’Ismaïla Madior Fall lui aurait réclamé un pot-de-vin pour l’octroi du marché, après lui avoir déjà soutiré une somme d’argent qui aurait ensuite été restituée « de manière diplomatique ».
L’ancien ministre a quitté le bureau du juge instructeur à 13h15, vêtu d’un boubou blanc, avant d’être escorté jusqu’à son domicile où il reste désormais sous surveillance électronique.
Parallèlement, deux autres personnes sont mises en cause. Il s’agit de Cheikh Guèye lui-même, ainsi que de Mohamed Anas El Bachir Wane, ex-directeur des Constructions du ministère de la Justice. Tous deux ont été déférés la veille, lundi 19 mai, devant le parquet de Pikine. Ils ont été placés sous mandat de dépôt pour escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.
Cette affaire met en lumière les dérives potentielles dans la gestion des marchés publics au sein du ministère de la Justice sous l’ancienne administration, et soulève des questions sur la transparence des projets liés à la réforme du système pénitentiaire sénégalais.
La Haute Cour de justice poursuit ses investigations, tandis que le débat sur l’impunité et la reddition des comptes au sommet de l’État revient avec force sur la scène publique.
