Envoyé devant la Haute cour de justice, Mansour Faye, maire de Saint-Louis et beau-frère de l’ancien président Macky Sall, rejette fermement les accusations portées contre lui dans le cadre de la gestion des fonds Force Covid-19. Il affirme être victime d’un règlement de comptes politique orchestré par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Lors d’un entretien accordé au journal L’Observateur, Mansour Faye a estimé que sa mise en accusation est sans fondement juridique et motivée uniquement par des considérations politiques. « Aucun rapport ne me cite, aucun rapport n’a demandé l’ouverture d’une information judiciaire à mon encontre encore moins une mise en accusation devant une juridiction », s’est-il défendu, dénonçant une procédure montée « de fil blanc ».
Il va plus loin en parlant de « machination » et « volonté d’humiliation », ajoutant qu’il est prêt « mentalement, physiquement et moralement à toute éventualité ».
Surfacturation de 2,7 milliards F CFA : le cœur de l’accusation
Le nom de Mansour Faye apparaît dans l’enquête de la Cour des comptes sur la gestion des fonds Force Covid-19 (2019-2024). Il est accusé de surfacturation à hauteur de 2,7 milliards F CFA. Une résolution adoptée par l’Assemblée nationale jeudi dernier a validé sa comparution devant la Haute cour de justice, aux côtés de quatre autres anciens ministres.
À la question de savoir s’il accepterait de cautionner les 2,7 milliards F CFA pour éviter la prison, sa réponse a été claire : « Si j’étais à la place des opérateurs économiques impliqués dans cette affaire montée de toute pièce, je n’allais pas accepter de cautionner. »
Sur le cas Amadou Sall : « C’est Macky Sall qui est visé »
Mansour Faye a également pris la défense de son neveu Amadou Sall, cité dans une affaire de transactions suspectes portant sur 10 milliards F CFA. Pour lui, ces poursuites visent en réalité Macky Sall et ont pour but de déboulonner l’Alliance pour la République (APR) de la scène politique.
La mise en accusation de ces anciens dignitaires marque un tournant dans la gouvernance du régime de Diomaye Faye. Elle soulève cependant des interrogations sur l’équilibre entre lutte contre la corruption et répression politique ciblée.