À l’occasion du lancement de la deuxième édition du Forum Investir au Sénégal (FIISénégal), le Premier ministre Ousmane Sonko a livré un discours à la fois lucide et résolument optimiste sur la situation économique et financière du pays. S’exprimant « au nom de son excellence monsieur le président de la République », il a réaffirmé l’engagement du Sénégal envers la transparence, la rigueur budgétaire et la sincérité dans la gestion des affaires publiques.
Le choix courageux de la vérité
Devant les investisseurs nationaux et internationaux réunis à Dakar, Ousmane Sonko a tenu à rassurer sur l’attractivité du Sénégal, malgré une conjoncture financière difficile. Il a souligné que le pays continue d’attirer l’attention d’investisseurs venus de plusieurs continents, preuve, selon lui, de la confiance persistante dans les fondamentaux économiques du Sénégal.
Mais cette attractivité repose désormais sur de nouvelles bases :
« Le Sénégal, sous le magistère de son excellence le président Bassirou Diomaye Faye, a fait le choix de la transparence, de la gestion saine, rigoureuse, basée sur l’intégrité des hommes. »
Ce changement de cap s’est traduit par un audit des finances publiques, qui a révélé une situation budgétaire bien plus critique qu’annoncée :
- Une dette supérieure de 20 points aux chiffres officiels précédents,
- Un déficit fiscal plus élevé de 10 points.
Des conséquences assumées
Ousmane Sonko n’a pas éludé les conséquences de cette démarche : la suspension des programmes avec certains bailleurs multilatéraux, notamment le Fonds monétaire international (FMI).
« Depuis un an, aucun décaissement n’a été fait au profit du Sénégal », a-t-il reconnu, tout en réaffirmant que le pays est « encore debout ».
Il a dénoncé la tentation de « faire la politique de l’Autriche », autrement dit de dissimuler les difficultés, une voie qu’ont empruntée selon lui les régimes précédents.
« Le choix a été fait entre continuer dans la facilité ou repartir sur des bases saines. Nous avons choisi la vérité. »
Le pari de la résilience
Malgré les difficultés immédiates, le Premier ministre a défendu une vision à long terme : celle d’un développement durable et souverain, fondé sur la transparence, la rigueur et la confiance renouvelée des citoyens comme des partenaires.
Sonko a conclu en citant un adage évocateur :
« C’est le difficile qui est le chemin. »
Un message fort adressé à la fois aux investisseurs, aux partenaires internationaux et aux Sénégalais, dans un contexte où le pays veut redéfinir les bases de sa gouvernance économique.