Poursuivi pour incitation à la discrimination ethnique, diffusion de fausses nouvelles et propos contraires aux bonnes mœurs, Oumar Sow, ancien conseiller spécial de Macky Sall, a pris la parole ce lundi au tribunal des flagrants délits de Dakar pour exprimer ses regrets.
Accusé d’avoir alimenté des tensions ethniques en dénonçant une prétendue « chasse aux Peuls », Sow a plaidé non coupable tout en reconnaissant que ses propos auraient pu être mal interprétés.
« Je ne voulais pas saper la cohésion nationale », a-t-il déclaré. Il affirme que ses déclarations étaient une réponse aux critiques formulées par Ousmane Sonko et Fadilou Keita, qui accusaient Macky Sall d’opprimer les populations casamançaises.
Ce procès met en lumière les dangers liés à l’utilisation des réseaux sociaux par des personnalités publiques. Sow a admis que ses paroles avaient dépassé l’objectif initial et promis de réviser sa manière de communiquer.
« Si c’était à refaire, je ne le referais pas. Prochainement, je vais revoir comment formuler mes attaques politiques », a-t-il confié.
Pour atténuer les accusations d’incitation à la haine, l’ancien conseiller a évoqué son mode de vie, symbole de diversité et d’intégration culturelle.
« J’ai deux épouses : l’une est sérère, l’autre est lébou. Cela montre que je suis pour l’unité nationale, et non pour la division », a-t-il déclaré devant le tribunal.
Les observateurs soulignent que cette affaire s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les discours polarisants sont devenus monnaie courante. Le procès pourrait servir de mise en garde à d’autres acteurs politiques sur les conséquences juridiques et sociales des propos incendiaires.
Alors que le jugement est attendu, ce cas interroge sur la manière dont les figures publiques peuvent exercer leur influence tout en préservant la stabilité du tissu social. Une éventuelle condamnation pourrait constituer un précédent pour encadrer plus strictement les discours politiques et promouvoir un débat constructif et respectueux des valeurs nationales.