À fin mars 2025, l’État du Sénégal a mobilisé 1 027,82 milliards de francs CFA en recettes et dons au titre du budget général, selon le rapport d’exécution budgétaire du 1er trimestre publié par la Direction générale du Budget (DGB). Ce montant représente 21,44 % des prévisions annuelles inscrites dans la Loi de Finances Initiale (LFI) pour l’exercice 2025.
En glissement annuel, les ressources mobilisées affichent une hausse de 91,06 milliards FCFA, soit une progression de +9,72 % par rapport au premier trimestre 2024. Cette performance est largement portée par les recettes internes, qui totalisent 1 019,82 milliards FCFA, équivalant à 22,42 % des objectifs annuels fixés par la LFI.
Le rapport note que le recouvrement des ressources internes a connu une hausse de 12,23 %, traduisant une meilleure mobilisation fiscale et une administration plus efficiente. Dans le détail, les recettes fiscales représentent la part la plus importante, avec 960,26 milliards FCFA, en progression de 11,6 % (soit +99,44 milliards) par rapport à la même période de l’année précédente. Les recettes non fiscales, quant à elles, sont estimées à 59,56 milliards, en nette augmentation de 24,4 %.
Cependant, cette embellie est assombrie par une forte baisse des ressources extérieures. Au premier trimestre, seuls 8 milliards FCFA ont été mobilisés au titre des dons, soit à peine 3,27 % des prévisions annuelles, contre 28,06 milliards en 2024, marquant une chute de 71,49 %. Ces dons, essentiellement en capital, proviennent majoritairement de la Banque mondiale (35 %) et de la KFW (15 %), la banque allemande de développement. Aucun don courant n’a été enregistré durant cette période.
En résumé, si les recettes internes soutiennent une dynamique budgétaire favorable, la baisse drastique des appuis extérieurs interroge sur la soutenabilité du financement de certaines politiques publiques à moyen terme, dans un contexte de réformes et de volonté de souveraineté économique affichée par les nouvelles autorités.