L’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) s’apprête à connaître une réforme de taille. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, ambitionne de réorganiser cette institution clé de la gouvernance sénégalaise, en instaurant un mode de désignation inédit de ses membres : l’appel à candidature.
C’est le professeur Sidy Alpha Ndiaye, juriste constitutionnaliste, directeur de cabinet adjoint du président et ministre-conseiller juridique, qui a révélé l’information lors de son passage à l’émission « Point de Vue » sur la RTS1. Selon lui, « tous les membres de l’OFNAC seront désormais nommés à la suite d’un système d’appel à candidature », rompant ainsi avec la pratique antérieure de nomination discrétionnaire.
Une méthode appliquée à l’ARTP
Pour illustrer cette nouvelle dynamique, le professeur Ndiaye a rappelé que le collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a récemment été nommé selon le même procédé, confirmant une volonté présidentielle d’ouvrir les institutions à la concurrence et à la transparence.
« Il aurait pu décider seul, fort de sa majorité. Il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Parce que les règles du jeu politique s’imposent à tout le monde, et il est normal que tout le monde en discute », a-t-il affirmé, insistant sur le caractère inclusif du projet.
Un gage de transparence dans la lutte anticorruption
Créé en 2012, l’OFNAC a pour mission de prévenir, détecter et réprimer les pratiques de fraude et de corruption. Cependant, son crédit moral et son efficacité ont souvent été remis en question, notamment en raison des soupçons de politisation ou d’inefficacité.
La réforme annoncée, qui devrait faire l’objet d’un projet de loi prochainement soumis à l’Assemblée nationale, vise à renforcer la légitimité, l’indépendance et la crédibilité de l’organe, dans un contexte où la gouvernance vertueuse est l’une des promesses phares du nouveau régime.
Si elle est adoptée, cette mesure marquera un tournant majeur dans la manière dont sont choisis les responsables de l’OFNAC, et pourrait constituer un précédent dans la réforme des autres institutions de contrôle, au cœur de l’appareil étatique sénégalais.