La mise en service officielle de la centrale électrique West African Energy (WAE) à Cap des Biches marque une avancée majeure dans la stratégie énergétique nationale du Sénégal. Produisant 300 MW, cette infrastructure contribue à sécuriser l’approvisionnement en électricité et à accompagner l’industrialisation du pays. Toutefois, pour Rufisque Ouest, la commune qui accueille cette centrale, ce moment historique soulève autant de questions que d’espoirs.
Dans une publication largement relayée sur les réseaux sociaux, Abdou Lahat Diakhaté, acteur politique local, interpelle l’opinion sur l’impact réel de cette centrale pour les populations riveraines. Il invite à un débat responsable et inclusif autour de cinq préoccupations majeures.
1. Une concertation communautaire insuffisante ?
La population de Rufisque Ouest a-t-elle été suffisamment informée et impliquée dans la phase de décision ? M. Diakhaté plaide pour une communication locale proactive, au-delà des annonces institutionnelles, afin que les citoyens soient acteurs et non spectateurs du changement.
2. Quelle prise en compte de l’environnement ?
L’étude d’impact environnemental et social (EIES) est une exigence réglementaire. Mais ont-elles été rigoureusement appliquées ? La pollution, les émissions atmosphériques ou les nuisances sonores doivent faire l’objet d’un suivi régulier, avec des mesures d’atténuation tangibles.
3. Des infrastructures communales sous pression
L’arrivée d’un tel projet implique une pression accrue sur les routes, les écoles, les logements, ou encore les services de santé. M. Diakhaté interroge : quelle est la part de l’investissement réservée à l’adaptation du tissu urbain de Rufisque Ouest ?
4. L’enjeu de l’emploi local et de la formation
La centrale WAE est aussi une opportunité pour les jeunes. Mais ont-ils bénéficié de formations, de stages, de recrutements ? Pour que le projet ait un effet structurant, un véritable transfert de compétences vers la jeunesse locale est essentiel.
5. La responsabilité sociale d’entreprise (RSE) en question
Le développement durable ne peut se faire sans justice sociale. Y a-t-il un fonds local de développement soutenant des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé ou de l’environnement ? Un comité local de suivi a-t-il été mis en place pour garantir la transparence et la redevabilité ?
Le projet WAE est indéniablement stratégique pour le Sénégal. Mais pour Rufisque Ouest, il doit aussi être structurant : améliorer le cadre de vie, créer des opportunités, renforcer les capacités locales. Le message d’Abdou Lahat Diakhaté résonne comme un appel à un nouveau pacte entre les grandes infrastructures et les territoires d’accueil.