Les services météorologiques sénégalais alertent : des pluies d’une intensité exceptionnelle pourraient frapper le pays entre août et septembre 2025. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) appelle les autorités à la vigilance face à ce risque accru d’inondations, conséquence directe du changement climatique.
C’est lors de l’atelier national de diffusion et de partage des prévisions saisonnières, organisé mardi 13 mai 2025, que l’Anacim a tiré la sonnette d’alarme. Selon Diabel Ndiaye, chef du service prévision, la période août-septembre est à « surveiller de près », en raison du réchauffement de la température de surface de la mer attendu dès juillet. « Il ne s’agit pas d’alarmer la population, mais les signaux sont clairs : les probabilités de pluies extrêmes sont réelles », a-t-il affirmé.
Aïda Diongue Niang, directrice de la météorologie nationale, précise que ces phénomènes pluvieux pourraient se manifester sous trois formes :
- Des averses intenses sur de courtes durées, produisant en quelques heures l’équivalent de plusieurs jours de pluie.
- Des pluies très localisées mais abondantes, causant une accumulation d’eau massive dans certaines zones.
- Des événements pluvieux successifs, provoquant la saturation des sols et augmentant le risque d’inondations.
Face à ces prévisions, l’État a réagi. Lors du Conseil interministériel tenu le lundi 12 mai, dix mesures prioritaires ont été validées pour prévenir et gérer les risques liés aux inondations. Une réponse qui semble s’appuyer sur les données fournies par l’Anacim.
Parallèlement, des écoulements fluviaux significatifs sont également attendus, notamment dans le bassin du fleuve Sénégal. D’après Abel Vincent Manga, de la Direction de la planification et de la gestion des ressources en eau (DGPRE), les prévisions pour la partie inférieure du fleuve (Mauritanie-Sénégal) annoncent :
- 30 % de probabilité d’écoulements excédentaires,
- 45 % de probabilité d’écoulements moyens,
- 25 % de probabilité d’écoulements inférieurs à la moyenne.
Dans le haut bassin (Guinée, Mali, Falémé), les risques d’écoulements excédentaires sont encore plus marqués, avec 40 % de chance qu’ils dépassent la moyenne.
Pour faire face, l’Anacim renforce son dispositif de veille. « Pendant toute la saison des pluies, nos équipes seront mobilisées 24h/24 et 7j/7 pour fournir des alertes précoces aux institutions clés comme la Protection civile, le ministère de l’Hydraulique, celui de l’Agriculture ou encore la Santé », a assuré Aïda Diongue Niang.
Ces projections climatiques, bien que préoccupantes, permettent aux autorités comme aux populations de mieux anticiper les catastrophes naturelles et de renforcer la résilience face à un climat de plus en plus instable.